Les interrogatoires dans la tuerie de Bofa-Bayotte se poursuivent. Ce mardi c’est le journaliste René Bassène qui faisait au juge d’instruction du tribunal de grande instance pour répondre aux chefs d’inculpation qui lui sont imputées. Lesquelles sont : associations de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat, détention d’arme sans autorisation, vol commis en réunion avec des circonstances aggravantes et usage d’arme, sortie irrégulière de correspondance.
L’interrogatoire a duré plus de dix tours d’horloge. Un long face à face avec le juge d’instruction que son avocat déplore.
Pour Me Ciré Clédor Ly, ce n’est pas facile, pour une personne qui est en détention depuis des années, de rester plus de dix heures sans manger ni boire et de répondre à une kyrielle de questions. « Ce que nous déplorons, c’est qu’une personne soit gardée en prison des années et, un beau jour, tambour battant, on veut terminer l’enquête. Tout cela ne participe pas à un procès équitable », a dénoncé l’avocat.
Qui informe que son client, avec une sérénité totale, a répondu aux questions qui lui sont posées parce qu’il sait qu’il est innocent.
Me Ciré Clédor Ly a dénoncé aussi les tortures dont sont client aurait été victime. « Il a allégué avoir subi des tortures. Cela devient récurent. Je vais dénoncer cela », prévient la robe noire.
Pour rappel, des exploitants forestiers, essentiellement des jeunes, avaient été pris à partie le 6 janvier 2018 par un groupe d’hommes fortement armés, dans la forêt de Bofa-Bayotte, non loin de la frontière sénégalo-bissau-guinéenne, située dans la commune de Niassya. Le bilan était lourd : 13 exploitants forestiers assassinés, 7 autres blessés dont 3 évacués à Dakar. Au moins 16 présumés auteurs de cette tuerie ont été arrêtés.