La troisième Conférence régionale des hauts commandants des Forces de sécurité intérieure et des hauts fonctionnaires de Justice sur la lutte contre le trafic des migrants et la traite des personnes, qui vient de se dérouler à Dakar, a permis d’apporter une réponse à cette interrogation.
Frappé souvent par des vagues de migrations irrégulières, rapporte le journal Le Quotidien, le Sénégal a mis à jour son arsenal juridique. Aujourd’hui, les trafiquants risquent entre 4 et 10 ans de prison et entre 1 et 19 millions d’amende.
En écho, Mamadou Bocar Ly, Secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration clandestine, partage les résultats obtenus en 2021 par la Police nationale, la Marine, la Gendarmerie nationale, la Direction nationale de la statistique. Et les mesures restrictives ont permis de bloquer les couloirs migratoires.
«Plus d’un millier de personnes ont été interceptées par les Forces de défense et de sécurité, aussi bien au niveau terrestre qu’au niveau maritime. Au second semestre de 2021, le Cilec a pu centraliser toutes ces données et a constaté qu’il y a une chute drastique pour le second semestre 2021, qui se poursuit jusqu’au premier semestre de 2022. La tendance est la même au premier semestre de 2022, les départs ont régressé drastiquement à cause des Forces de défense et de sécurité», s’est-il réjoui.
Pour lui, les départs ne se font plus au Sénégal, mais au niveau des pays voisins, notamment en Gambie et Mauritanie. «Il y a une bonne surveillance au niveau de l’étendue du territoire national. Les trafiquants ont peur d’organiser les départs dans le pays. Une baisse que le pays doit à l’action coordonnée des Forces de défense et de sécurité», rappelle le flic.
Etant donné que le trafic de migrants est une activité lucrative, il est difficile de faire abandonner cette pratique aux trafiquants. Cette lutte n’est pas seulement répressive, pense aussi le ministre de l’Intérieur.
«Il y a de la nécessité d’insister sur le développement durable et la création d’une économie alternative pour prendre en charge le retour de personnes et également pour les maintenir dans leur terroir. Au terme de cette rencontre de Dakar, il y a des recommandations faites par les délégués qui devraient être prises en compte pour la lutte contre l’émigration clandestine et le trafic illicite des personnes», avance Antoine Félix Diome.