Depuis la réélection du président Macky Sall au soir du 24 février 2019, l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar s’est mis dans une logique pas trop en conformité avec l’esprit de groupe d’une mouvance aux manettes.
D’une indépendance d’idées toujours aux antipodes de l’esprit de groupe, Moustapha Diakhaté avait fini par se distinguer dans une logique qui l’éloignera de plus en plus des entités de son parti, amoindrissant ainsi ses relations avec le président Macky Sall.
Et pourtant, voulant faire montre d’une frugalité politique, Moustapha Diakhaté avait lui-même entériné toute candidature pour un quelconque poste à l’Assemblée Nationale : il ne deviendra pas député pour le compte de cette législature en cours perdant ainsi un moyen « d’existence politique plus viable » contre un poste de chef de cabinet du président Macky Sall, ensuite ministre-conseiller. Avec ces postes, il était plus vulnérable que jamais.
Aujourd’hui, exclu de son parti pour des motifs liés au non-respect des lignes et directives de l’Alliance Pour la République, qu’a-t-il à perdre au juste?.
A vrai dire, l’exclusion de Moustapha Diakhaté ne serait-elle pas une erreur d’appréciation ou d’ignorance politique ? En politique, les petites erreurs se paient désormais presque aussi cash que les grosses fautes.
Or, il faudrait éviter de tomber dans le relativisme un peu généralisé, dans la confusion que certains voudraient entretenir dans ce contexte. L’exclusion de Moustapha Diakhaté ressort vraiment de l’ignorance politique. En voulant l’écraser, on lui offre le moyen de se solidifier en politique.
Quelle différence entre l’attaque et la contre attaque ? Il faillait noyer le fœtus dans l’eau du placenta. La politique est l’art de rendre possible le souhaitable, mais elle opère parfois dans l’ignorance des conséquences futures de ses décisions. Démarche humaine par nature, elle comporte forcément des réussites et des échecs. Que gagnera l’Apr en excluant un homme qui s’est bien illustré dans la conquête du Graal ?