Tant pis si je rame à contre courant mais je trouve inadmissible la brutalité dont les policiers ont fait montre hier soir pour faire respecter le couvre-feu. Les images partagées sur les réseaux sociaux sont insoutenables. Il est connu que tous les policiers du monde ont la matraque facile. Cependant, nous avons une police qui a hérité d’un passé colonial qui considère que le nègre est récalcitrant et que la matraque est plus efficace que la pédagogie. C’est même ancré dans notre subconscient collectif.
Je comprends que pour cette première nuit de couvre-feu, les forces de l’ordre aient voulu marquer les esprits mais n’y avait-il pas d’autres alternatives que le tabassage en règle?
Pourquoi ne pas avoir contraint ceux qui ont bravé l’interdit (pour diverses raisons) de passer la nuit dehors, par exemple dans de larges cercles sous la surveillance des policiers? Nous sommes un peuple extrêmement jeune. 65% de la population a moins de 30 ans. Donc la pédagogie doit être continue et pour une première nuit, les agents en ont cruellement manqué.
La violence n’est pas la seule arme à leur disposition. Autrement, il faudra qu’ils matraquent aussi tous ceux qui sortiront des mosquées vendredi puisque les rassemblements sont interdits à toute heure du jour et de la nuit. Le discernement dont ils feront preuve dans ce cas peut être appliqué en tout lieu. Les responsables administratifs et de la police doivent mûrir la réflexion pour une adhésion globale des populations aux recommandations et réglés édictées.
PS: Le fait qu’il y ait zéro mort au Sénégal et des cas de guérison (9 sur 99 à ce jour) peuvent amener les moins avertis à croire que le virus n’est pas si dangereux. D’où la nécessité de toujours sensibiliser.