La prise en charge des personnes mortes et non identifiées représente une problématique majeure au Sénégal. Toutefois, plusieurs facteurs rendent difficile le travail des autorités qui ne peuvent que les accueillir dans les morgues sans connaître leurs parents ou proches.
Incognito
Les morts non identifiés continuent de remplir les hôpitaux du Sénégal. La plupart des cadavres admis dans les morgues, deviennent méconnaissables, du fait de leur découverte tardive, qui les plonge dans un état de putréfaction ou parce qu’ils n’ont pas été trouvés détenteurs de documents d’identification.
Fous sacrifiés
A ce lot, s’ajoutent les malades mentaux en errance, souvent victimes d’accidents mortels ou d’agressions pour diverses raisons ou divers motifs allant jusqu’aux suspicions de sacrifices humains.
Laxisme d’autorités
Cependant, leur cas mérite plus d’attention de la part des autorités dont l’action se limite jusque-là, à la délivrance d’une simple autorisation d’inhumer par le procureur de la République.
Bénévolat salvateur
Selon Mouhamed Gueye, président de l’Association bénévole qui s’en occupe, « de 2012 à 2019, nous avons enterré plus de 800 morts non identifiés ». Malgré le manque d’accompagnement auquel ils font face, les membres de cette structure se sont fixé comme mission de récupérer les cadavres au niveau des morgues, de les laver, les envelopper dans un linceul avant de les mettre en terre dans les conditions requises. Rien que pour cette semaine, ils ont enterré « 40 morts, dont 23 fœtus ».