Créée en 1972 avec la construction du Club Méditerranée, la station balnéaire de Cap Skirring va recevoir ce vendredi 28 août 20 le Ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr. Un secteur du tourisme en agonie depuis plusieurs années à cause du conflit armé casamançais et qui, avait pourtant commencé à renaître de ses cendres avant la pandémie du COVID 19. Des hôtels fermés, une desserte aérienne irrégulière, l’allongement de la campagne touristique sont autant de complaintes des professionnels du secteur. Jadis poumon de l’économie de cette région sud du pays, le secteur du tourisme en Casamance se meurt petit à petit. Les professionnels du secteur, commerçants, artisans, guides touristiques, prostituées, chauffeurs de taxis «clandos» ont aujourd’hui vu leur rêve brisé. Très remontés, les habitants de Cap skirring attendent de pied ferme ce vendredi matin leur hôte, le ministre du tourisme Alioune Sarr.
Très inquiets, ces acteurs du tourisme en Casamance et les populations dans la station balnéaire ne peuvent plus supporter leur galère. La pilule amère, est plus que jamais dure à avaler. «La station balnéaire de Cap skirring qui est la zone de prédilection des touristes au Sénégal, est aujourd’hui devenue une zone déserte. Les quelques visiteurs qui y arrivent et qui débarquent sont souvent logés au Club Méditerranée. Ils sont gardés jalousement dans leur réceptif touristique. Conséquences, il n y a plus de retombées en faveur des populations», explique Abdoulaye Diatta, artisan dans le village de Cap skirring. Pour ces populations et ces professionnels du tourisme, l’inquiétude est le sentiment le mieux partagé. «A côté de nos feuilletons interminables et abominables, il s’y ajoute le manque de vols directs pendants la saison morte. Et pourtant, cela est bien possible», renseigne des gérants d’agence de voyage.
Le Cap skirring, une destination jadis très prisée
Dans les années 1978-1980, la Casamance était l’une des destinations touristiques les plus prisées dans le continent africain. Des milliers de touristes de l’Europe, de l’Amérique et d’un partout dans le monde venaient en Casamance pour visiter soit les plages luxuriantes de la station balnéaire de Cap skirring ou les villages d’Abéné, de Kafountine, de Djembéring ou les belles îles, avec leurs bolongs ou bras du fleuve Casamance qui ceinturent le département d’Oussouye. «La nature était magnifique à cette époque et l’accueil était très chaleureux. Mais, aujourd’hui, avec l’enlisement du conflit armé et la maladie du COVID 19, la Casamance a perdu son lustre d’antan», se souvient le père André Diatta du haut de ses 70 années. Si pour le septuagénaire la plupart des visiteurs qui viennent aujourd’hui en Casamance sont essentiellement des habitués, «il urge pour l’Etat du Sénégal de faire une discrimination positive en faveur de cette région pour la relance de ce secteur touristique qui agonise», soutient-il
La desserte aérienne et la prolifération des résidences privées en question
La desserte aérienne du Cap Skirring préoccupe les gérants d’hôtels et de campements qui exigent une augmentation et une régularité des vols d’Air Sénégal ou de Transair Sénégal et des charters. «En attendant la concrétisation des promesses des autorités actuelles, on se débrouille pour la survie de nos familles», peste Amadou Badji, artisan à Cap skirring qui plaide pour un allongement de la saison touristique. Les professionnels du tourisme dans la station balnéaire de Cap skirring ont aussi décrié la floraison des résidences privées et clandestines qui, arguent-ils, plombent le développement du secteur dans leur zone. Une floraison de résidences privées et clandestines qui, à leurs yeux, sont préjudiciables au développement du tourisme dans la station balnéaire de Cap skirring. «Nous voulons exprimer notre mécontentement et notre amertume au gouvernement et plus particulièrement au ministre du Tourisme et des Transports aériens Alioune Sarr qui, jusque-là, n’a pas encore libéré le ciel casamançais qui est vidé de ses avions. Mieux, les résidences privées ont contribué à la mise à genou du tourisme à Cap skirring», peste sous le couvert de l’anonymat, ce gérant d’hôtel. Pour bon nombre de professionnels du secteur dans la cité, la prolifération des résidences clandestines qui hébergent la plupart des touristes qui descendent des avions, est en train de tuer à petit feu le tourisme en Casamance. «Nous l’avons déploré tous les jours, mais on se rend compte, de plus en plus, que ces maisons et constructions immobilières continuent toujours de pousser comme des champignons dans la station balnéaire de Cap skirring», a laissé entendre, à son tour, M. Tamba représentant d’une agence de voyage. Il ajoute que, «lors du premier vol qui avait atterri sur le tarmac de l’aéroport de Cap skirring l’année dernière, nous avons eu plus de 60 passagers à bord du charter qui les avait amené et seul quelques touristes ont été ventilés dans les hôtels. Les autres ont trouvé refuge dans les résidences privées et maisons de vacances qui surplombent nos plages», a dénoncé M. Tamba. Le président de l’association des guides professionnels Lamine Diop Sané de lui emprunter sa trompette, «c’est le désastre total. C’est la raison pour laquelle, nous demandons à l’Etat de faire venir la police touristique en Casamance pour sauver ce secteur qui constitue le poumon économique de notre région» Presque inexistantes il y a quelques années, ces résidences privées et clandestines dictent véritablement leurs lois aux hôtels qui obéissent aux lois et règlent qui régissent leur secteur dans ladite zone touristique.
Le Ministre Alioune Sarr déclaré persona non grata.