Au Cameroun, trois navires battant pavillon nigérian ont été arraisonnés au début du mois, au large de la ville de Limbe, dans le sud-ouest. A leur bord, des armes et des munitions. Et plus de cinquante personnes de nationalité étrangère ont été interpellées. Une opération qui intervient alors que le trafic d’armes s’intensifie à mesure que la crise dans les régions anglophones se militarise.
C’était dans la nuit du 6 au 7 septembre. Un patrouilleur de la marine camerounaise arraisonne trois chalutiers battant pavillon nigérian au large de Limbe. L’opération a lieu sur la base de « renseignements fiables », indique le porte-parole de l’armée camerounaise, le colonel Didier Badjeck.
Dans le fond des cales, « une trentaine d’armes et des munitions, ainsi qu’une importante somme d’argent ». Cinquante-trois personnes de nationalité étrangère, dont de nombreux Nigérians, sont arrêtées et remises à la gendarmerie nationale.
S’agissait-il de migrants en provenance de Calabar, au Nigeria voisin ? Ou au contraire des mercenaires venus prêter main-forte aux indépendantistes ? Une enquête est en cours.
Depuis la militarisation du conflit dans les deux régions anglophones, « on constate une prolifération du trafic d’armes de petits calibres », selon le colonel Badjeck. « Plus de 700 saisies à ce jour », affirme-t-il.
Cette semaine, le gouverneur de Cross River au Nigeria, Benedict Ayade, s’est à nouveau alarmé de la situation sécuritaire délétère dans son Etat. « L’afflux de Camerounais dans la zone est important », dit-il. « La course à l’armement a fait de Cross River une base de recrutement de mercenaires qui vont combattre au Cameroun ».
Auteur: RFI.fr – RFI